Samhain ou Halloween
Chaque 31 octobre, nombreux sont ceux qui revêtent leurs plus terrifiants atours et réclament des bonbons sous peine de jeter des sorts lors du traditionnel Halloween. Le 1er Novembre a lieu la fête chrétienne de la Toussaint. Instituée par l'Église, la fête de la Toussaint célébrait au départ tous ceux morts en martyrs. Puis elle s'est étendue à tous les saints connus et inconnus. Célébré le 2 novembre, le jour des morts suit directement la Toussaint, mais a été créé plus tard, en 998. C'est l'occasion pour les catholiques d'aller fleurir les tombes de leurs proches.
Ces célébrations tirent leurs origines, de façon plus ou moins proche, de Samhain, fête celte mettant à l’honneur les esprits, les morts et le cycle de la vie. Mot gaélique que l’on pourrait traduire par " fin de l'été"., cette fête marque une étape dans la roue de l’année : c’est la fin des moissons (L'ancienne tradition affirmait qu'il fallait avoir tout engrangé avant cette date au risque de perdre la récolte passé ce délai), des pâturages, le début des gelées, la baisse de luminosité….Ce sabbat, considéré comme un moment sacré dans les traditions celtes, est une invitation à embrasser l’obscurité pour renaître. Dans la roue de l’année, Samhain représente la période où la lumière décroît et où nous sommes appelées à plonger au plus profond de nous-mêmes.
Pour celles qui suivent un chemin de reconnexion à leur féminin sacré, Samhain est une période puissante de transformation intérieure. C’est un moment de transition, propice à l'introspection, à la libération des anciens schémas, et à la préparation de nouveaux commencements. Samhain nous rappelle que tout, dans la nature et dans la vie, fonctionne par cycles
La saison sombre approche, l’hiver s’en vient, symbolisé par la mort du Dieu Solaire et le retour au monde souterrain de la Déesse pour qu’elle se régénère au creux de la terre. Cela nous rappelle la légende de Déméter et de Perséphone : la Déesse se confine au monde souterrain pour l'hiver, symbolisant l'infertilité et la gestation de la Terre jusqu'au printemps et son renouveau. Cette fête marque la clôture de l’année, le lendemain étant alors le début d’un nouveau cycle qui durera jusqu’à la prochaine fête de Beltane.
Sachant que la roue de l’année suit le cycle naturel des saisons, et que celui-ci était au départ calculé en fonction de la position des étoiles dans le ciel (astrologie), il ne semble pas incongru de penser que cette fête ne se célébrait pas à date fixe chaque année (il suffit de voir la célébration des équinoxes dont la date varie parfois de plusieurs jours…).
Chez les celtes, il y avait 4 festivals du feu qui étaient célébrés dans l’année dont le plus important est Samhain. Sa célébration se déroulait à la première gelée suivant la pleine lune d’octobre. Autrefois donc, on laissait les feux des foyers s’éteindre et le druide opérait une cérémonie le lendemain pour rallumer le feu sacré.Dans la tradition païenne, à Samhain, le voile entre les mondes est le plus fin et il est possible d’entrer en contact avec les défunts et/ou d’autres entités, comme les fées, les gobelins, etc...
Cela implique aussi que des entités autant bienveillantes que malveillantes puissent le franchir. Aussi pour se protéger et faire peur aux entités malveillantes, les celtes avaient pris pour habitude de se déguiser en animaux ou créatures effrayantes. Les farces prennent origine dans le fait de faire peur aux fées. Les garçons de plus de 8 ans et les domestiques, afin d’effrayer les fées, étaient chargés de sortir allumer des torches qui étaient placées en limite des propriétés et qui servaient aux habitants à allumer des feux de joie sur leurs terres. Afin de se protéger en allant chercher le feu ils sortaient avec une lanterne appelée « Jack O’Lantern. »
On le sait, afin de convertir plus facilement et plus vite les païens au Christianisme, l’église s’est appropriée de nombreuses fêtes païennes. Ainsi, au 5e siècle, le pape Boniface renomme Samhain en « fête des Saints et des martyrs, »et déplace la date au 13 mai. Au 9e siècle, le pape Grégoire, voyant que Samhain est toujours fêté au 31 octobre, déplace la Toussaint au 1er novembre.
Malgré le temps passant, la part spirituelle rattachée à Samhain a perduré et rejoint en partie ce qui se fait à la Toussaint. C’est un moment où la méditation a toute sa place, où l’on fait le point sur l’année écoulée, où l’on fait de grands repas. Comme Halloween et la Toussaint, Samhain vise à rendre hommage et respect aux morts. Cette fête doit nous faire prendre conscience de notre propre mortalité. C'est pourquoi on visite nos morts, en se rendant au cimetière ou dans des lieux qu'ils appréciaient. Bien qu’elle puise elle aussi ses racines des les fêtes de fin de moissons de nos ancêtres pré-Chrétiens, la fête d’Halloween – ou All Hallow’s Eve – et Samhain ne sont pas la même fête.
L’une est une fête folklorique, célébrée “à grande échelle” notamment dans les écoles. Jugée mercantile pour certains, les pratiques et le but d’Halloween sont bien différents. Fêtes costumées, blagues pour se faire peur et autres distribution de bonbons rappellent le Carnaval, même si le “thème Halloween” résonne avec l’ésotérique et le magique….
Samhain, par contre, est avant tout un moment spirituel de communion avec la Nature et avec ceux qui nous ont quittés. En ce sens, Samhain a plus en commun avec la fête Chrétienne de la Toussaint qu’avec Halloween.
Bien sur, rien n’interdit de célébrer Halloween et Samhain ! Tu peux tout à fait te déguiser et faire le tour de tes voisins pour réclamer des bonbons et aller marcher dans la forêt, méditer ou rendre hommage à tes défunts.
En France, nous avons une vision très étriquée d’Halloween. Peut être parce que nous avons nos traditions chrétiennes avec la Toussaint, mais nous n’avons gardé que le côté horrifique, peur et la chasse aux bonbons. On est très loin de la vision communautaire de cette fête américaine, telle qu’on peut la voir dans certaines séries comme Un soupçon de magie (The Good Witch). A chaque saison, toute la ville met la main à la pâte pour préparer ensemble une fête grandiose, très festive et décorée. Et il n’est pas rare de voir un chevalier du Moyen-âge côtoyer un super-héros ou une jolie sorcière.
célébrer Samhain aujourd'hui :
Durant Samhain, la nature entre en dormance et nous invite à faire de même. C’est le moment de ralentir, de prendre le temps de faire un bilan de l’année écoulée. Les femmes, tout comme la Terre, passent par des cycles, et Samhain est une invitation à embrasser le cycle de la mort et de la renaissance. Ce n’est pas seulement la fin de l’année celtique, mais aussi une opportunité de laisser aller ce qui ne nous sert plus et de semer les graines pour de nouveaux projets.
Dans ton cheminement personnel, Samhain peut être un moment pour :
Honorer tes cycles intérieurs : prendre conscience de ce que tu es prête à abandonner et de ce que tu veux manifester dans le cycle à venir.
Faire le travail de l’ombre : Samhain est une période idéale pour explorer tes blessures profondes, tes croyances limitantes, et les blocages émotionnels qui t'empêchent d’avancer. La nuit de Samhain nous plonge dans l'obscurité intérieure, mais c'est dans cette obscurité que réside notre pouvoir de transformation.
Ritualiser le passage : comme Samhain marque la fin d'un cycle, c’est un moment propice pour créer des rituels de libération et de purification.
Honorer les ancêtres : Créer un autel dédié aux ancêtres avec des bougies, des photos ou des objets symboliques pour les honorer. Cuisiner un repas en l’honneur des ancêtres et partager des histoires ou des souvenirs autour de la table.
L’énergie de Samhain est intemporelle et cyclique, tout comme les énergies du féminin sacré. Chaque année, nous avons l’opportunité de plonger plus profondément dans nos ombres et d'émerger plus fortes. Ce sabbat, bien qu’il soit célébré une fois par an, incarne une énergie que l’on peut retrouver tout au long de notre parcours, à chaque moment de transition ou de renouveau dans nos vies.